OKR et tensions structurelles : quand un pilotage propre renforce les blocages invisibles
C’est le paradoxe de nombreuses entreprises modernes : elles déploient des cadres de pilotage (OKR, KPIs, etc.) censés créer de la lisibilité, de l’alignement, de la responsabilisation. Mais en réalité, elles finissent souvent par amplifier des tensions préexistantes qu’elles ne savent ni voir, ni traiter.
Ce type de tensions structurelles aggravées par les OKR est fréquent.
Lancement d’un programme OKR réussi, mais piégeant
Nous avons accompagné une entreprise de taille intermédiaire sur un programme OKR. Mécaniquement, tout fonctionne :
- Les cycles sont cadencés
- Les OKR sont renseignés, suivis, partagés
- La stratégie et exécution sont bien alignées
Et pourtant, six mois plus tard, les blocages reviennent. Pire : ils aggravent les tensions managériales et les désillusions des collaborateurs.
Le modèle opératoire est en place. Mais l’organisation ne suit pas.
Les symptômes sont récurrents :
- Silos persistants, renforcés par la verticalisation des responsabilités
- Arbitrages opérationnels opaques
- Tensions non explicites (entre projets, entre managers, entre temporalités)
Les OKR donnent l’impression que ça avance. Mais le socle structurel reste inchangé. Et tout ce qui n’est pas décidé, réglé, arbitré… finit par résister.
Lecture systémique : quand OKR et tensions structurelles coexistent sans se réguler
Avec le cadre de l’Entreprise Réadaptative, nous observons les mêmes angles morts :
- Un pilotage sans adaptation : on met du rythme mais pas de feedback pour ajuster.
- Une autonomie sans véritable délégation : les équipes contribuent aux OKR tactiques, mais les vraies priorités reviennent par la direction.
- Un focus sans arbitrage : tout est traité, mais rien n’est réellement choisi.
Les OKR fonctionnent. Mais ils accélèrent un modèle déjà bancal. Et tout ce qui est bancal à 20 km/h, le sera à 200.
Ce qu’enseigne ce cas pour les entreprises réadaptatives
- Tout cadre de pilotage doit révéler les tensions, pas les habiller
- L’architecture de décision doit être réalignée avant toute dévolution OKR
- Les arbitrages systémiques sont le seul antidote à l’empilement opérationnel
- Le pilotage adaptatif commence par une cartographie des tensions organisationnelles
Tactique ≠ Systémique
Alignement ≠ Cohérence
Arbitrer ≠ Empiler
OKR ≠ Modèle opératoire
En synthèse : les OKR peuvent aggraver les tensions structurelles si le cadre reste inchangé
Ce cas est typique de ce que nous appelons un faux régulateur : un outil bien conçu qui, sans transformation de la structure, stabilise les symptômes plutôt qu’il ne les traite.
C’est pourquoi l’Entreprise Réadaptative ne propose pas de cadre supplémentaire. Elle propose une lecture systémique, une capacité d’arbitrage et une gouvernance adaptable.
👉 Vous avez mis en place des OKR ? Ce n’est pas une fin, c’est un symptôme. Le vrai chantier commence maintenant.